Relation idel patient

La relation IDEL patient est parfois compliquée

La relation IDEL patient en 2024 : de quoi écrire un livre pour beaucoup d’infirmières libérales.

Tout va bien avec un bon relationnel pour préserver confiance et sérénité, et ce, malgré les aléas liés à certaines pathologies.
Tant que le comportement du patient est correct, respectueux et courtois.
Ce qui sous-entend la même chose de la part de l’infirmière libérale, en tant que professionnelle.

A lire notre article sur le code de déontologie des infirmiers, qui traite entre autre, des devoirs envers les patients.
C’est l’aspect règlementaire de la relation IDEL patient qui est plus particulièrement ciblé.
Le présent article est davantage un focus sur l’aspect humain de la relation.

 

La relation IDEL patient : variabilité et évolutivité

Le « rapport de force psychologique » est inversé du fait de l’intervention d’un soignant infirmier seul.
Face à son patient et éventuellement sa famille, au sein de l’intimité du domicile.
Cette relation est en fait un composite évolutif de plusieurs relations différentes avec le plus souvent des trajectoires parallèles:

– Le dialogue dans la relation IDEL patient.
Une communication et confrontation de deux vécus et de leur conscience respective.
Un contact plus verbal que physique, premiers échanges, observation, introduction à la relation d’aide.

– L’aide dans la relation IDEL patient.
Une demande et attente du patient avec son questionnement et ses doutes.
Les réponses du soignant avec sa compétence, son expérience et son propre vécu, intervention suite à un besoin d’aide ou à un appel au secours.
La naissance d’une relation de soin et peut-être, des prémisses à une approche plus présente.

– Le soin dans la relation IDEL patient.
Le déroulement du protocole, proximité physique et psychologique, un vécu partagé par deux postures différentes.
Il peut y avoir des modifications de comportement surtout si les soins sont récurrents pendant une période donnée ou de longue durée.
Avec une apparition possible d’affinité potentielle, une introduction possible de relation de partage.

– L’empathie dans la relation IDEL patient.
Le développement de tendance affective possible, approfondissement de la relation de soin, renforcement de liens plus humains.
Attention à la nécessité de préservation du soignant avec le début d’une relation de confiance.

– La confiance dans la relation IDEL patient.
Des notions de partage voire d’attachement entre deux personnes, établissement d’un équilibre même précaire.
Une base sur l’écoute, la connaissance de soi et de l’autre, la reconnaissance de l’autre, la confiance en soi pour pouvoir faire confiance à l’autre.

 

La communication dans la relation IDEL patient

Il s’agit d’un élément primordial pour l’échange de l’information dans la relation.
L’information à véhiculer peut l’être avec différentes postures et tonalités.

De l’importance du choix du vocabulaire approprié aux particularités de chaque situation.
Avec la quantité choisie et pesée de terminologie technique, scientifique et médicale.
Ce point est important, car il peut permettre un éventuel ancrage dans la relation soignante et soignée.
La communication peut-être verbale, en sous entendue, comportementale ou écrite dans le cadre de ce binôme relationnel.

Il convient de bien prendre conscience que la relation IDEL patient n’est pas vraiment très égalitaire dès le départ.
En effet, d’un côté, le sachant, le soignant, le professionnel et de l’autre, le demandant, le soigné, le particulier.
Il faut toujours en tenir compte dans le dialogue qui s’instaure et son évolution.

 

La défaillance dans la communication

La défaillance de la communication vient souvent du manque d’écoute ou du manque d’expression.
L’inattention ou le défaut d’écoute peut réduire les informations données par le patient à son IDEL.
A l’inverse, il peut y avoir des conséquences, si le patient écoute peu ou mal son IDEL.
Attention au développement de l’automédication, ou à l’apparition de problèmes cognitifs pour la gestion quotidienne d’un traitement.

Par nature, l’infirmière libérale est souvent une communicante, mais elle doit faire face à des contraintes de plus en plus imposantes.
Entre autres l’administratif, le rythme d’une tournée chargée et le cumul de sa propre fatigue.

 

La dégradation de la relation IDEL patient

Les infirmiers libéraux ne doivent pas oublier qu’ils sont:

– Des soignants professionnels avec des droits, des devoirs et une déontologie.
Des travailleurs indépendants qui tentent d’exercer leurs multiples compétences.
Tout en préservant des rapports humains avec la patientèle et des rapports commerciaux avec la clientèle.
Des praticiens particulièrement exposés, qui doivent apprendre aussi à se protéger de certains types de patients et de leurs propres « démons ».

Des êtres humains qui exercent une activité professionnelle, parfois ingrate et difficile, qui doivent avoir des possibilités de se ressourcer par ailleurs.
Afin de maintenir leur équilibre personnel et professionnel.

– Comme abordé dans notre article sur la confraternité infirmière, attention à la relation psychologique qui peut dégénérer.
Entre 2 personnes voire plus, la relation peut très rapidement devenir complexe et difficilement gérable.

Lorsque les infirmières et infirmiers libéraux doivent faire face à:

  • La mauvaise fois, le manque d’éducation ou simplement la bêtise.
  • La perversion (classique, narcissique), ou la manipulation.
  • L’agressivité (voire l’agression caractérisée) verbale, psychique ou physique.

 

La pondération dans la relation IDEL patient

Il convient d’adopter une attitude « cool ». Cela passe d’abord par:

  • l’écoute et le maintien du dialogue « verbal et non verbal » (regard et expression corporelle),
  • le refus d’entrer dans un processus d’agressivité croissante,
  • le maintient du devoir de respect mutuel et de votre détermination,
  • le rappel que votre présence est liée à un besoins de soins,
  • le rappel que vous n’êtes pas un(e) auxiliaire de vie,
  • la prise de recul pour que la réflexion prenne le pas sur l’énervement,
  • la préservation du côté émotionnel,
  • l’évitement du glissement de l’empathie vers un surplus affectif, pour ne pas gêner votre objectivité professionnelle.

Si la situation devient ingérable, à lire également notre article sur interruption des soins infirmiers.

Par ailleurs, si vous constatez des « anomalies » concernant le patient, à consulter notre article sur maltraitance de patient d’IDEL.
N’oubliez jamais que la violence et la maltraitance ont hélas plusieurs visages !
Voir ce site pour les personnes âgées. Voir ce site pour les enfants. Enfin ce site contre les violences aux filles et aux femmes.

 

Une synthèse de la gestion de la relation IDEL patient

 

COMMUNICATIONmaintien du contact par une incitation permanente avec un dialogue adapté au contexte sociologique et à l’état psychologique de votre interlocuteur
DETERMINATIONmaintien de votre résolution par vos connaissances, votre savoir-faire, vos obligations professionnelles, votre éthique et votre sens du respect partagé
PROTECTIONmaintien de votre réflexion, des acquis de votre expérience personnelle et professionnelle, la maitrise de votre émotion et de votre émotivité

 

 

 

 

 

 

 

 

Le relationnel est traité de façon plus rigoureuse et plus scientifique dans une multitude d’ouvrages.
Il s’agit simplement d’un concentré d’informations et de rappels de « bonne » conduite à adopter.

Quoi qu’il arrive, il est important de rester dans votre propre rôle dans cette relation IDEL patient.
Vous n’êtes pas une « bonne sœur », une cuisinière ou une femme de ménage, sans être péjoratif au demeurant.
Chacune et chacun son métier.

Sans parler du patient qui tombe amoureux de « son » infirmière : un classique pas toujours facile à gérer.
Alors à moins que ce soit l’amour de votre vie, restez professionnelle et recadrez tout au plus vite sur la relation de soin uniquement.

Il s’agit de vraiment bien intégrer que vous vous situez uniquement dans un cadre professionnel.
Afin de pouvoir mieux le faire accepter au patient.
Si vous voulez être respecté dans vos fonctions et vos responsabilités, sachez de votre côté, vous y maintenir avec le moins de débordements possibles.

Un rôle clairement définit dès le départ, sera plus facile à maintenir tout le temps du soin ou du traitement.
Surtout si celui-ci est amené à durer, en fonction de l’évolution de la ou des pathologies, ou de la régression de l’état d’un patient.

 

Olivier Luck